Jeudi 7 novembre, les élèves des Terminales SN1 et SN4 se sont lancés dans une cavalcade dans les méandres du temps poursuivis par Messieurs Ben Moula, Coulibaly et El Gazzouli.
Après des paroles motivantes échangées avec les agents souriants de la Brigade régionale de sécurité sur le parvis du lycée, nos explorateurs spatiotemporels se sont envolés pour le musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
Munis de leur agent conversationnel sur leur smartphone, ils devaient recueillir des informations, des images et des sons pour nourrir leur étude du programme limitatif de français aux accents très deleuziens : « Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? »
Quoi de mieux que cette première escale qui débuta par la visite de la magnifique exposition : « Zombis » au sous-titre énigmatique : « La mort n’est pas une fin ». Belle introduction au rapport au temps !
Loin de son avatar hollywoodien, le zombi haïtien (sans « e »), résultat d’un syncrétisme de traditions religieuses d’Afrique subsaharienne, des routes de l’esclavage transatlantique, de christianisme et de la maîtrise des poisons par les populations autochtones de la Caraïbe, est une véritable institution visant à préserver l’ordre social.
Ce fut une rencontre intrigante et dépaysante de la société haïtienne, avec ses pratiques cultuelles et culturelles trop souvent réduites à de la sorcellerie.
Après une déambulation libre à travers les collections permanentes, véritable tour du monde fascinant, un passage par les installations visuelles et sonores de l’artiste plasticienne Myriam Mihindou ainsi qu’une pause déjeuner revigorante, la petite escouade se dirigea vers les dorures de l’Hôtel des Invalides, non sans avoir pris le temps d’un petit selfie en réglage 0,5 aux pieds de la Dame de Fer.
Après trente minutes de marche au pas, rythmées par les improvisations et les harmonies percutées de nos explorateurs musiciens, la formation arrive à l’Hôtel Brion pour un parcours à travers le temps et l’espace dans l’œuvre foisonnante d’Auguste Rodin, père de la sculpture moderne et maître de la réutilisation des formes et des matières, de la différenciation et du rythme.
Toujours accompagnés de leur assistant conversationnel, nos brillants élèves ont analysé la monumentale « Porte de l’Enfer », qui occupa Rodin plus de trente-sept ans durant et dont il a extrait ses œuvres phares : Les Bourgeois de Calais, Le Baiser, L’Homme qui marche ou le mondialement connu Penseur.
Après avoir observé le travail du sculpteur sur les corps, qui lui apporta la notoriété dans un parfum de scandale avec des œuvres comme l’Âge d’Airain ou le monument à Balzac, la dernière étape fut l’exposition Corps In.visibles.
De la robe de chambre de Balzac à cette jeune fille anonyme du sculpteur contemporain Thomas J. Price, cette ultime halte constitua une réflexion sur l’évolution de la représentation des corps dans l’espace public.
Après tant d’application, il était temps de rallier le lycée pour clore cette escapade cadencée : dix kilomètres dans les souliers, une belle journée bien chargée : chacun a finalement pu regagner son foyer !